Le mot du Rabbin : Paracha Nasso

La bénédiction des Cohanim

Nous lisons cette semaine la bénédiction des Cohanim (6:24-26), qui est en fait une triple bénédiction. C’est par ces mots que les Cohanim bénissent l’assemblée à la synagogue, et les parents leurs enfants le vendredi soir :

(6:24) : (a) Que l’Eternel te bénisse et te protège !

(6:25) : (b) Que l’Eternel te montre Sa face rayonnante et te soit gracieux !

(6:26) : (c) Que l’Eternel dirige son regard vers toi et t’accorde la paix !

Ces bénédictions ont donné lieu à de multiples interprétations, soulignant leurs profondeurs. On peut ainsi les comprendre sous deux perspectives, l’une n’excluant pas l’autre :

1. Sous un angle matériel :

(a) Que l’Eternel augmente tes biens, et qu’Il les protège, notamment des voleurs.

(b) Que l’Eternel te donne la grâce afin que tout le monde recherche ta compagnie. Quoi de plus triste que l’abondance de biens dans la solitude !

(c) Que l’Eternel ne se mette pas en colère contre toi (i.e. qu’Il ne te punisse pas même si tu fautes), afin que tu puisses profiter de tes biens en toute sérénité.

2. Sous un angle spirituel:

(a) Que l’Eternel t’accorde la capacité à être content de ce que tu as, et qu’il te protège de tes mauvaises pulsions (jalousie, avidité, recherche des honneurs, etc.)  

(b) Que l’Eternel t’accorde le mérite de vouloir t’élever spirituellement  et de t’y épanouir.

(c) Que l’Eternel t’aide à gérer les conflits entre ta vie matérielle et ta vie spirituelle afin que tu trouves la paix intérieure.

Enfin, ces bénédictions s’adressent à chaque individu, mais également à la collectivité d’Israël.

Une histoire

David n’est pas né Cohen, mais est fasciné par leurs privilèges. Un jour, il change de communauté et se fait passer pour un Cohen. Il est accueilli avec enthousiasme car cette communauté ne compte aucun autre Cohen. Il bénit ainsi régulièrement l’assemblée de la bénédiction des Cohanim, et il est systématiquement appelé à la Torah.

Après une vie d’imposture bien remplie, il rejoint son Créateur et se retrouve face au Tribunal Céleste qui, pour le punir de sa supercherie, le condamne. 

Après sa terrible punition, il se prépare à soigner ses plaies, lorsque l’ange Gabriel revient, et recommence à lui infliger une autre punition. 

“Pourquoi, pourquoi ?!!” hurle-t-il ?

“Bimekom Lévy*”répond l’ange Gabriel.

* c’est par cette expression qu’on appelle un Cohen une deuxième fois à la Torah lorsqu’aucun Lévy (qui, s’il était présent serait normalement appelé en second après le Cohen) n’est présent à la synagogue.

Chabbat Chalom