L’arrogance
On sait que la Tsaraat, la mystérieuse maladie qui fait l’objet de la lecture de la Torah de cette semaine, est causée par le Lashon Hara (la médisance). On sait moins qu’elle peut avoir d’autres causes qui sont détaillées dans le Talmud (Ara’hin 16a). Parmi elles, figure l’arrogance.
Un lien clair d’ailleurs les unit : l’arrogant, se sentant supérieur, est naturellement poussé à critiquer les autres et à relever leurs supposées déficiences. Celui qui est modeste et conscient de ses propres manques aura plus de retenue.
Nos sages n’ont pas de mots assez durs pour stigmatiser l’arrogance. Selon le Talmud (Sota 4 et 5), l’arrogant est considéré comme un idolâtre qui “oublie” D.ieu (car il attribue tous ses succès à ses talents). D.ieu dit de lui : “Moi et lui ne pouvons pas résider ensemble dans le monde.”
Le Rambam, qui en général prône une voie médiane dans nos traits de caractère – par exemple entre avarice et prodigalité, lâcheté et hardiesse, sensibilité et cruauté, etc. – nous enjoint de bannir complétement l’arrogance (ainsi que la colère) de nos vies (Hil’hot Deot 2:3).
Ainsi, la Torah décrit Moïse comme (Nombres 12:3) : “…excessivement humble, plus qu’aucun homme sur terre ”, et, selon le Talmud (Sota 5a), D.ieu Lui-même a banni toute arrogance : Il ne s’est pas manifesté à Moïse dans un arbre majestueux, mais dans un buisson, et Il n’a pas donné la Torah sur la plus haute ou la plus belle des montagnes, mais sur le mont Sinaï qui n’a rien de particulièrement remarquable.
Enfin, exception dans l’exception, Le Talmud (Sota 5a) débat s’il est souhaitable pour un érudit de faire preuve “d’un huitième de huitième d’arrogance” afin de se faire respecter. Le Gaon de Vilna souligne qu’un huitième de huitième équivaut à un soixante-quatrième – moins d’un soixantième. Dans les lois sur les mélanges, une substance présente à moins d’un soixantième ne transmet pas de goût et s’annule. Ainsi, ce soupçon d’arrogance sera simplement absorbé dans le caractère de l’érudit sans affecter sa personnalité.
Une histoire
Pendant sa campagne électorale, Donald Trump visite un asile de vieillards, donc beaucoup souffrent d’Alzheimer. Après quelques minutes, il est consterné de constater que personne ne semble le reconnaître.
Il interpelle une vieille dame apparemment fringante et, d’un ton agacé, lui demande “Bonjour, savez-vous qui je suis ?! ”
“Non ”, répond la dame, “Mais ne vous en faites pas, demandez à l’infirmière là-bas près de la porte, elle vous dira qui vous êtes.”
Chabbat Chalom
Merci Monsieur le Rabbin pour ce beau partage. C’est magnifique, criant de vérité.
Shabbat chalom
Merci Monsieur le Rabbin , ce texte est criant de vérité