La force de la volonté
Pour échapper à son frère Esaü qui a l’intention de le tuer, Jacob a fui la maison de ses parents et compte se réfugier chez son oncle Laban. En chemin, Il rencontre des bergers rassemblés autour d’un puits dont ils tirent l’eau pour leurs troupeaux ; une grosse pierre le recouvre, tellement lourde qu’elle ne pouvait être soulevée que si tous les bergers s’y mettaient ensemble. A ce moment-là, arrive sa cousine Rachel, qui était bergère et gardait le troupeau de son père Laban (29:10) : « Lorsque Jacob vit Rachel, fille de Laban… il s’avança, fit rouler la pierre de dessus la margelle du puits et fit boire les brebis de Laban… »
Selon Rachi, malgré son poids énorme qui nécessitait plusieurs personnes pour la déplacer, Jacob souleva la pierre comme s’il débouchait une bouteille, ce qui demandait pourtant une force colossale. D’où Jacob tirait-il une telle force ? Il venait de passer 14 ans à étudier la Torah dans la Yechiva de Shem et Ever, ce qui l’avait très certainement renforcé spirituellement, mais sûrement pas physiquement.
Le Rav Yehonathan Gefen explique, que l’on trouve la réponse dans la version Achkénaze de la prière pour la pluie récitée à Chémini Atséret. Plusieurs strophes rappellent nos ancêtres, dont Jacob : « Il concentra son cœur (‘Yi’had Lev’) et retira la pierre du puits d’eau » : ce ne sont pas les muscles de Jacob qui lui permirent de déplacer la pierre, mais la « concentration de son cœur » à la vue de Rachel. Jacob voulait tellement l’aider et l’impressionner qu’il trouva en lui des forces insoupçonnées. Parfois, la motivation et la volonté font naître en nous des forces apparemment surnaturelles.
Les démonstrations d’une puissance physique exceptionnelle dans des situations de stress intense ne sont pas rares dans les faits divers : une mère arrive à soulever une voiture pour dégager son enfant coincé dessous ; un bambin de deux ans soulève un meuble qui pèse plusieurs fois son poids pour dégager son frère jumeau qui était en train de se faire écraser, etc. La science peine encore à expliquer ces cas extrêmes.
Une histoire vraie
Il y a quelques années, un journaliste russe interviewait un israélien, né en Russie, officier des forces spéciales israéliennes. Le journaliste voulait comparer les méthodes d’entraînement des forces spéciales des deux pays. Il expliqua qu’en Russie, on mettait beaucoup l’accent sur les arts martiaux, la concentration et la force de la volonté, au point que les combattants pouvaient facilement casser une brique d’un coup de tête.
L’officier israélien répondit avec un sourire que, dans son unité, les hommes utilisaient leur tête pour réfléchir.
Chabbat Chalom