Le mot du Rabbin : Paracha Bamidbar

D.ieu ordonne un recensement (1:2) : « Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël … au moyen d’un recensement nominal de tous les mâles, comptés par tête (לגלגלתם) »

L’expression לגלגלתם (comptés par tête) est inhabituelle. Selon le Rama de Pano,  elle fait allusion à la capacité qu’avait Moïse, lorsqu’il regardait quelqu’un, à discerner ses futures réincarnations (en hébreu גלגולים – Guilgoulim).

Ce concept, qui n’est pas mentionné dans la Bible, a été rendu populaire par les Kabbalistes au 16° siècle, et notamment le livre de Rav Haïm Vital (élève du Ari zal) : « Shaar Haguilgoulim. »

Une âme est envoyée sur terre pour accomplir une mission spirituelle. Le corps qu’elle habite étant sujet à des pulsions matérielles, il l’empêchera parfois d’achever sa tâche, auquel cas elle sera réincarnée dans un nouveau corps où elle devra rectifier ou expier les erreurs commises.

Les Kabbalistes expliquent ainsi des situations incompréhensibles comme la mort de bébés (venus pour une rectification minime de leur âme), ou la souffrance de justes : par exemple, les dix frères de Joseph qui ont participé à sa vente auraient été réincarnés en dix justes (dont Rabbi Akiva), mis à mort par les Romains pour expier cette vente.

Selon le Gaon de Vilna, un homme peut déterminer les fautes que son âme a commises et qu’il doit réparer à deux indices : (i) celles qu’il commet souvent ; (ii) celles vers lesquels il est fortement attiré, signe que son âme s’y est habituée dans une vie antérieure.

Selon certaines opinions, certaines fautes (Lashon Hara, consommation de viande non kasher, …) condamnent l’homme à se réincarner en pierre ou en animal ; certaines versions du Vidouï de Yom Kippour y font allusion.

Une histoire

Deux retraités débattent de la vie après la mort. Ils conviennent que le premier à quitter ce monde essayera de contacter l’autre. L’un d’eux décède, et son ami attend de ses nouvelles.

Un jour, le téléphone sonne : « Salut ! Désolé, j’ai eu du mal à avoir une ligne. Je t’appelle comme promis. En fait c’est cool ici : je me lève à l’aube, je m’étire, je fais une promenade, je mange un peu, puis une petite sieste ; je contemple le paysage et les trains qui passent ; c’est ensuite le déjeuner, très complet mais un peu indigeste, suivi par une nouvelle sieste, puis une grande promenade jusqu’au coucher du soleil, et je rentre me coucher. »

Son ami, enthousiaste : « Mais c’est formidable, c’est le farniente, le Paradis ! »

« Le Paradis ? Pas vraiment, je suis en Normandie, je suis une vache. »

Chabbat Chalom