Le mot du Rabbin : A’haré-Mot

Couvrez ce sang que je ne saurais voir

La Torah nous révèle une Mitsva assez peu connue (17:13) : « Tout homme, parmi les enfants d’Israël ou parmi les étrangers résidant avec eux, qui aurait pris un gibier, bête sauvage ou volatile, propre à être mangé, devra en répandre le sang et le couvrir de terre. »

Lorsque nous procédons à l’abattage rituel d’un volatile ou d’un animal non domestique kasher, nous devons recouvrir son sang avec de la terre, ou toute autre matière pouvant jouer ce rôle comme de la cendre ou de la sciure de bois. Cette Mitsva ne s’applique pas aux animaux domestiques (bovins, ovins et caprins).

Cette Mitsva est liée à celle de l’interdiction de consommation du sang car (17:11) : «… l’âme de la chair est dans le sang… ». Selon le Ohr Ha’haim, comme le sang véhicule la force vitale, quiconque le consommerait verrait sa propre âme entachée par celle de la bête dont provient le sang, ce qui risquerait d’éveiller en lui des tendances bestiales.

Couvrir le sang permet de renforcer l’interdiction de le consommer.

Le Sefer Ha’hinou’h (Mitsva 187) va plus loin : la seule vue du sang répandu devant nos yeux peut susciter en nous des sentiments de cruauté, et il faut donc le couvrir.

Le midrash nous livre une autre raison pour laquelle nous devons recouvrir le sang versé d’un volatil. Lorsque Caïn tua Abel, le sang d’Abel se rependit sur la terre. Cela accentuait le caractère cruel de ce meurtre. Les volatiles vinrent déposer de la terre avec leur bec pour recouvrir le sang. En signe de reconnaissance, nous aussi agissons de la sorte envers les volatiles.