Le mot du Rabbin : Paracha Tsav

Il était une fois…

VOICI UNE HISTOIRE (rapporté dans le livre « Célébrons la vie » du rabbin Jonathan Sacks z’’l) qui nous rappelle le rôle qu’Esther a joué dans l’histoire de Pourim, et qui sera pour nous une illustration parfaite de l’intervention de d.ieu dans le monde.

C’est l’histoire d’un homme du nom d’Eddie Jacobson. Eddie était un homme juif ordinaire du Lower East Side de la ville de New York. Lorsqu’Eddie n’était encore qu’un enfant, ses parents ont déménagé à Kansas City, et c’est là qu’il rencontra un jeune homme du nom d’Harry. Ils devinrent vite très proches, ils servirent à l’armée durant la Seconde Guerre mondiale, et ils décidèrent que lorsque la guerre serait finie, ils démarreraient une affaire ensemble. Ils fondèrent un magasin de vêtements à Kansas City, mais le magasin ne connut pas un grand succès et ils se séparèrent. Eddie Jacobson devint alors vendeur de vêtements. Son ami, Harry S. Truman, a emprunté un chemin quelque peu différent pour devenir le président des États-Unis. En 1947-1948, les juifs de la diaspora avaient besoin du soutien des États-Unis afin de proclamer la souveraineté de l’État d’Israël. Le département d’État s’y opposait et avait conseillé au président de ne pas soutenir la création de l’État d’Israël. Les juifs et les organisations du monde remuaient ciel et terre pour fixer une rencontre avec le président dans la Maison-Blanche, mais chaque demande était refusée. Même le dirigeant du mouvement sioniste, ‘Haïm Weizmann, l’homme qui allait devenir le premier président de l’État d’Israël, n’avait pas obtenu une seule rencontre. Alors que la situation semblait désespérée, quelqu’un s’est souvenu qu’Harry S. Truman avait un ami d’enfance du nom d’Eddie Jacobson. Il a donc appelé Eddie et lui a demandé s’il pouvait organiser une rencontre entre le président des États-Unis et ‘Haïm Weizmann. Eddie a appelé le président Truman et lui a dit qu’il devait venir le voir. Les conseillers de Truman ont tenté d’annuler la rencontre, mais Truman a dit : “C’est mon vieil ami, Eddie, de l’école, Eddie, de l’armée, nous avions un magasin ensemble ! Comment pourrais-je refuser de le voir ?” Lorsqu’Eddie est arrivé à la Maison-Blanche, Truman a dit : “Eddie, tu peux me parler de tout ce que tu veux, sauf Israël. – Ok”, a répondu Eddie, et il se tenait dans le bureau ovale, en face du président des États-Unis et s’est mis à pleurer. “Eddie, pourquoi pleures-tu ?”, a demandé le président. Eddie a pointé du doigt une statue qui se trouvait dans la pièce et a demandé : “Qui est-ce, Harry? – C’est mon héros, Andrew Jackson”, a répondu Truman. “Admires-tu vraiment cet homme? ” a demandé Eddie. “Oui. – Et il a eu une influence sur toi?

– Oui” a répondu Truman. Eddie a ensuite repris la parole. “J’ai un héros. Son nom est ‘Haïm Weizmann. Harry, je t’en prie, rencontre cet homme, fais-le pour moi.” Harry a regardé Eddie et il sut qu’il ne pouvait refuser la requête de son vieil ami. Voilà comment ‘Haïm Weizmann a rencontré le Président Harry S. Truman, et voilà comment les États-Unis ont voté en faveur de la création de l’État d’Israël. S’ils n’avaient pas voté, Israël n’aurait pas vu le jour. Plus encore, Harry S. Truman a fait en sorte que les États-Unis soient le premier pays au monde à reconnaître l’État d’Israël lorsque David Ben Gourion l’a annoncé. Voilà comment ‘Haïm Weizmann a rencontré le Président Harry S. Truman, et voilà comment les États-Unis ont voté en faveur de la création de l’État d’Israël.

Vers la fin du quatrième chapitre de la Méguilat Esther, Esther fait part à son oncle Mordekhaï de tous les problèmes qui pourraient surgir si elle intervenait auprès du roi A’hachvéroch concernant le sort du peuple juif. Mordekhaï écoute et lui répond ensuite par ces fameuses paroles : Im ha’haréch ta’hariychiy, baét hazot réva’h véhatsala yaamod layéoudiym mimakom a’hér, “Car si tu persistes à garder le silence à l’heure où nous sommes, la délivrance et le salut surgiront pour les juifs d’autre part”. oumi yodéa im léét kazot, higuaat lamal’hout ? “Et qui sait si ce n’est pas pour une conjoncture pareille que tu es parvenue à la royauté ? » À l’instar d’Eddie Jacobson et de la reine Esther, Hachem lance un appel à chacun d’entre nous, et nous rappelle que nous sommes ici pour une raison, car Il nous a créé pour une mission particulière, que nous seuls pouvons accomplir.