Le mot du Rabbin : Paracha Vayikra

Les sacrifices : un don de soi

Le livre du Lévitique est consacré en grande partie aux sacrifices offerts dans le Tabernacle, et plus tard dans le Temple. Leurs raisons restent mystérieuses, même si de nombreuses tentatives d’explication ont été données : transition avec un culte païen (Rambam), impact psychologique de la vision de la bête sacrifiée (Ramban), …

D.ieu a-t-il vraiment besoin de nos sacrifices ? De toute évidence non : D.ieu a tout créé et n’a pas de « besoins ».

La racine hébraïque du mot sacrifice, « Korban », qui signifie « rapprocher », suggère que les sacrifices ont pour fonction de nous rapprocher de D.ieu.

Il y a quelques temps, j’ai lu un article sur torah-box.com où l’auteur faisait un rapprochement analogue à celui que l’on retrouve dans la relation entre un enfant et ses parents.

Pendant toute l’enfance, cette relation est inégalitaire : les parents donnent et les enfants reçoivent. Pour contrebalancer cette relation asymétrique les enfants offrent à leurs parents des cadeaux symboliques (dessins, coquillages, pierres ou fleurs ramassés au bord du chemin, aide-ménagère…)

En donnant de l’importance, les parents suscitent chez leurs enfants le sentiment d’avoir fait un don magnifique, et leur permet de renforcer leur amour, selon le principe qu’exprimait si bien Rav Dessler : « On croit souvent que l’on donne à qui on aime, mais en réalité, on aime à qui on donne » : le don renforce surtout l’amour du donateur pour le bénéficiaire.

Le même principe commande l’offrande de sacrifices. D.ieu n’a pas de besoins, et l’homme reçoit Ses bienfaits toute sa vie durant. Les sacrifices ont été institués pour donner à l’homme l’occasion de Lui donner des cadeaux d’importance et D’établir un lien émotionnel avec Lui. Le cérémonial qui les accompagnait mettait l’accent sur leur valeur, et, à l’issue de l’offrande, la Torah indique systématiquement que c’était « une odeur agréable pour l’Eternel », montrant à quel point D.ieu les « appréciait. »

Depuis la destruction du Temple, les sacrifices ont été remplacés par nos prières, et ce sont nos intentions et notre dévotion qui nous permettent de tisser un lien émotionnel avec le Maître du monde.