Chercher la paix
Kora’h accuse Moïse et Aaron – qui n’agissaient pourtant que sur ordre divin – d’être des autocrates concentrant le pouvoir au sein de leurs familles.
Nous sommes familiers avec le dénouement de l’histoire : 250 rebelles sont brûlés par un feu divin, et Kora’h et ses principaux acolytes – Datan et Aviram – sont engloutis dans le sol de manière surnaturelle.
Pourtant, avant cette fin tragique, Moïse fait tout pour apaiser la situation : il laisse aux rebelles une nuit de réflexion avant de procéder à l’épreuve de l’encens qui les conduira au trépas (16:5-7), il essaye de les raisonner (16:8-11), et il cherche spécifiquement à apaiser Datan et Aviram qui lui répondent avec mépris (16:12-14). De cette dernière tentative, Rachi (16:12) déduit qu’il faut faire tous les efforts pour calmer une dispute. Déjà, la Torah nous avait montré tout ce qu’avait fait Abraham pour éviter une querelle avec Lot (Genèse ch. 13).
Selon le Malbim, cette dispute entre Moïse et Kora’h fut la seule de l’histoire où l’une des parties étaient complétement dans son droit. Moïse aurait donc été parfaitement justifié à réagir brutalement dès le départ – D.ieu Lui-même lui proposa d’ailleurs d’exterminer l’assemblée qui se montrait indécise (1:21) – mais il chercha néanmoins l’apaisement.
Si Moïse rechercha l’apaisement bien qu’il fut complétement dans son droit, combien devons-nous tirer la leçon de son attitude, quitte à parfois à fermer les yeux sur un affront ; une attitude pour laquelle nos sages promettent une grande récompense comme le stipule le Talmud (Yoma 87b et Rosh Hashana 17a) : “Quiconque prend sur lui de ‘passer’ sur une offense, le Tribunal Céleste lui ‘passera’ ses fautes.”
Une histoire
David est très sérieusement brouillé avec son frère et ils ne s’adressent plus la parole depuis plus de vingt ans, chacun ayant de graves griefs envers l’autre. Un jour, le frère de David tombe très gravement malade et il est conduit d’urgence à l’hôpital.
Comme il subsiste quand même dans le coeur de David un reste de sentiment fraternel, il va le visiter. A peine est-il arrivé à son chevet que son frère l’apostrophe : “David, ne pense pas que ta visite change quoique ce soit entre nous ! Néanmoins sache que si je meurs, je veux bien consentir à te pardonner pour tout le mal que tu m’as fait, mais si je me rétablis, ma rancune restera intacte et je ne veux plus jamais te revoir.”
Chabbat Chalom