Le mot du Rabbin : Paracha Emor

Enterrer ses morts

D.ieu donne à Moïse les règles de pureté rituelle que doivent respecter les Cohanim (les prêtres qui officiaient au Temple de Jérusalem) et notamment l’interdiction d’être en contact avec un mort (à l’exception de certains proches parents) (21:1) : “…il ne se souillera au contact d’un mort parmi son peuple ”. Ce verset est d’ailleurs à l’origine de l’interdiction pour un Cohen (a priori descendant de prêtre) de se rendre dans un cimetière.

Rachi note que l’interdiction ne s’applique que si d’autres personnes peuvent s’occuper de l’enterrer. Par contre, si ce n’est pas le cas, l’interdiction est levée et le Cohen aura l’obligation de procéder lui-même à l’inhumation.

Nos Sages déduisent de là que l’enterrement d’un corps abandonné est une Mitsva très importante, qui a priorité sur toute autre Mitsva qui pourrait se présenter au même moment.

Dans notre tradition, donner une sépulture à un mort est une priorité absolue, et il est bon de le faire dans les plus brefs délais après le décès. Les communautés juives à travers les âges ont toujours fait de gros efforts pour récupérer les corps de ceux qui auraient péri en captivité, sur les champs de bataille ou dans des catastrophes naturelles.

De plus, selon la loi juive, aucune partie du corps ne doit être oubliée. Ainsi, une association israélienne, Zaka, intervient sur les lieux de catastrophes ou d’attentats et s’assure que le moindre lambeau de chair ou la moindre goutte de sang sont récupérés et identifiés pour être inhumés.

Le respect dû au mort et l’exigence d’une sépulture sont des valeurs cardinales de l’état d’Israël, qui, depuis sa création, met tous les moyens en œuvre pour récupérer les corps de ses soldats disparus au combat. En janvier 1968 disparaissait le sous-marin Dakar avec 69 membres d’équipage. Pas moins de 25 expéditions se sont succédées pour essayer de localiser l’épave qui a finalement été retrouvée en 1999 par 3000 m de fond entre Chypre et la Crête. D’autres recherches se poursuivent comme celle de Ron Arad, un officier de l’armée de l’air disparu lors d’une mission en octobre 1986.

Ce souci de l’honneur rendu aux défunts explique l’émotion et la consternation ressentie lorsqu’un cimetière est profané.

Une histoire

Un pilleur de tombes est en train de sévir dans un cimetière.

Tout d’un coup, il sent une présence, et quelqu’un lui tape sur l’épaule. Paniqué, il se retourne et se trouve face à un squelette menaçant.

Il s’éponge le front : “Ouf, je croyais que c’était la police.”

Chabbat Chalom