La sagesse des nations
On pourrait s’étonner que la Paracha où sont donnés les Dix Commandements porte le nom d’Yitro, un prêtre païen. Il aurait été par exemple beaucoup plus logique qu’elle porte celui de Moïse.
Autre facteur d’étonnement : c’est le même Yitro, au début de la Paracha, qui décrit à Moïse l’organisation de magistrats qu’il doit mettre en place pour juger le peuple. Les Hébreux étaient-ils vraiment incapables de s’organiser eux-mêmes au point d’avoir besoin d’un consultant extérieur ?
Selon le Ohr Ha-‘Hayim, D.ieu a voulu démontrer aux Hébreux, et à travers eux aux juifs de toutes les futures générations qu’il existe parmi les non-juifs des gens supérieurement intelligents qu’il est parfois souhaitable d’écouter.
Cet enseignement est fondamental car d’une part c’est une leçon d’humilité, et d’autre part, certains auraient pu penser que D.ieu a donné la Torah au peuple juif du fait de sa supériorité intellectuelle. En fait, selon le Ohr Ha-‘Hayim, c’est la dévotion des Patriarches et leurs exceptionnels traits de caractère (bonté, intégrité, humilité,…), ainsi que la capacité des Hébreux à accepter la Torah et son code moral sans condition qui leur a valu ce mérite.
En effet, pour la Torah, la sagesse et l’intelligence n’ont d’intérêt que si elles sont accompagnées de valeurs morales fortes. L’histoire récente a montré que les hommes les plus vils pouvaient être extrêmement intelligents et, au contraire, parfois cette intelligence leur permet même de justifier leurs turpitudes.
Une histoire
Un non-juif se fait construire une jolie maison à proximité d’un quartier juif. Alors que les travaux sont bien avancés, il sonne chez son futur voisin, M. Cohen et lui demande : « Bonjour, je suis votre futur voisin et je me renseigne sur les systèmes d’alarme, lequel avez-vous installé chez vous ? »
M. Cohen répond : « Je n’ai pas de système d’alarme, mais j’ai une Mezouza sur le linteau de la porte, qui protège la maison. »
« Ah ? Et comment ça marche ? »
« J’aurai du mal à vous l’expliquer, mais c’est efficace. »
Le voisin est un peu sceptique, mais comme les juifs ont la réputation d’être des gens intelligents, il demande à son voisin de lui procurer une Mezouza, ce qu’il faut avec plaisir, et la pose à la porte de sa maison.
Un mois après s’être installé, il retourne voir M. Cohen et lui rend sa Mezouza.
« Ça ne marche pas ? » demande M. Cohen
« Je n’ai pas eu de problème, mais avec tous les mendiants juifs qui viennent frapper à ma porte, ça me coûtera moins cher d’installer un vrai système d’alarme ! »
Merci beaucoup pour ce beau partage,
Shabbat chalom.
Isabelle Haddad