Le mot du Rabbin : Paracha Chemot

Dispensés d’esclavage ?

Pharaon réduit les Hébreux en esclavage ; selon Rachi (5:4), la tribu de Lévy en est dispensée.

Pharaon n’étant pas homme à renoncer à une main d’oeuvre gratuite, nos Sages donnent plusieurs explications à cette dispense :

1. Pharaon asservit les Hébreux par étapes : il lança des grands travaux, et leur proposa de travailler en étant rémunérés. Ils se portèrent volontaires mais, progressivement, leur salaire diminua et ils furent finalement réduits en esclavage. Les membres de la tribu de Lévy n’ayant jamais répondu à l’appel, Pharaon pensait qu’ils n’étaient pas aptes à travailler et les a laissés tranquilles.

2. Pharaon avait lu dans les astres qu’un potentiel libérateur des Hébreux serait issu de la tribu de Lévy. Comme il pensait que, pour être motivé, ce libérateur devait lui-même avoir souffert les affres de l’esclavage, il décida d’exempter cette tribu.

3. Joseph, lorsqu’il était vice-roi d’Egypte, avait exempté les prêtres de l’esclavage (47:22). Par la suite, l’usage avait été conservé en Egypte d’en exempter tous les prêtres, quel que soit leur culte, car leur rôle de guide spirituel contribuait à préserver l’ordre social. Les Lévy, qui se consacraient entièrement à l’étude des traditions des Patriarches, faisant au peuple la lecture des rouleaux sacrés qu’ils avaient hérités, furent considérés comme des prêtres et furent exemptés.

Une histoire vraie

Le directeur d’une institution de Torah la faisait visiter au millionnaire Herchel Barkofef, le fils de la personne au nom duquel l’institution était dédicacée. Lorsque que ce grand donateur aperçut des étagères où les livres étaient entassés en grand désordre, il insista pour les ranger soigneusement lui-même.

Avec émotion, il raconta :

« Avant la Shoah mon père était bedeau dans une synagogue en Allemagne. Après la nuit de cristal, les rues étaient jonchées de livres provenant des synagogues aux alentours. Pendant des semaines, il ramassa tous les écrits saints qu’il trouvait pour les déposer à la Gueniza, comme le stipule la Hala’ha, soulevant chaque feuille et l’embrassant devant le regard goguenard des officiers allemands. Il survécut à la guerre et pensa qu’il dût ce mérite à son respect des écritures saintes. »

« Un jour, un ami chercheur trouva le nom de mon père dans les archives allemandes. Pour justifier l’extermination des juifs, certains nazis voulaient rassembler des preuves de sa dégénérescence, et préserver, dans un « musée » vivant, un petit nombre de juifs atteints de maladie mentale. Mon père avait attiré leur attention en passant des semaines à ramasser et à embrasser des pages de livres ; le jugeant manifestement fou, Ils avaient ajouté son nom sur la liste des spécimens à exhiber dans leur futur « musée. »

 (histoire rapporté par Torah-Box.com)

Bien à vous