Le mot du Rabbin : Paracha Mikets

Entre frères

Les fils de Jacob arrivent en Egypte pour acheter du grain et se présentent devant Joseph (42:8) : « Joseph reconnut ses frères, mais eux ne le reconnurent pas. » Comment était-ce possible ? Certes, ils l’avaient quitté adolescent et il avait maintenant 39 ans, mais un frère reste un frère. Nos sages donnent plusieurs réponses :

1. Joseph était imberbe lors de leur séparation, et ses frères ne reconnurent pas l’homme barbu devant eux.

2. Les frères pensaient que Joseph était un dirigeant cruel et corrompu. Selon le Talmud (Meguila 28a), regarder le visage d’un homme méchant fait baisser la vue. Ils n’ont pas reconnu Joseph car ils évitaient de le regarder !

 3. Selon le Ramban, Joseph savait que ses frères viendraient acheter du grain, et il guettait leur arrivée. Eux, par contre, étaient à mille lieux de se douter que leur frère, vendu comme esclave, était devenu vice-roi d’Egypte.

4. Selon Ohr Ha’hayim, dans un commentaire d’une étonnante modernité, ses frères l’ont reconnu, mais ils ont refoulé cette réalité pour ne pas admettre que ses rêves, qu’ils avaient tellement moqués, se concrétisaient.

5. Enfin, selon Rachi, « Joseph reconnut ses frères » : il reconnut le lien de fraternité et eut pitié d’eux. « Mais eux ne le reconnurent pas » : ils le traitèrent cruellement, le jetèrent dans un puits rempli de scorpions et de serpents, puis le vendirent comme esclave.

Les relations fraternelles réservent beaucoup de surprises !

Une histoire vraie

Ariel Touvia travaillait en Israël chez un charpentier, rescapé d’Auschwitz. Le numéro tatoué sur son bras, qui  finissait par 7 4 0 1, le fascinait. Quand Touvia voulut le questionner, il explosa : « Ne me parle jamais de ça, j’ai perdu toute ma famille, mes parents, mon frère, je suis le seul survivant. »

Après quelques années, Ariel devint guide touristique. Un jour, il conduisit un touriste américain. Emu d’arriver en Israël, il découvrit son bras et raconta à Ariel qu’il avait perdu toute sa famille, ses parents et son frère à Auschwitz.

Ariel lui demanda: «Votre frère s’appelait-il Chimon ? » Le touriste devint blême. Comment pouvait-il savoir ?

Ariel déclara : « Changement de programme ! » Il se dirigea vers l’atelier de son ex-employeur. Laissant le touriste dans la voiture, il frappa à la porte il lui demanda : « Votre frère s’appelait-il Réouven ? » Le charpentier devint lui aussi livide.

Sans un mot, il conduisit le touriste à l’atelier, et resta dehors pour ne pas troubler ces retrouvailles.

Comment Ariel avait-il deviné ? Le numéro tatoué sur le bras du touriste finissait par 7 4 0 2.

Chabbat Chalom & Joyeux ‘Hanoucca !