L’empathie, clé de la délivrance
La femme de Putiphar accuse faussement Joseph, qui est jeté en prison. Au bout de 10 ans, deux ministres que Pharaon a emprisonnés font des rêves troublants que Joseph saura interpréter. Ce sera le début d’un enchaînement qui le conduira, après deux ans, à devenir vice-roi d’Egypte, puis, quelques années plus tard, à voir sa famille réunifiée.
Tout cela commence par un échange trivial. Joseph remarque que les ministres semblent soucieux et leur demande : (40:7): « … Pourquoi semblez-vous abattus aujourd’hui ? » Cette question conduira Joseph à interpréter leurs rêves, puis à sa libération. Elle peut sembler relever d’un simple rituel de courtoisie, mais elle est remarquable compte tenu de la situation dans laquelle Joseph se trouvait : accusé à tort, emprisonné depuis dix ans, sans famille pour le soutenir et sans espoir réel de libération, il aurait été normal qu’absorbé par sa propre situation, il ne remarque pas le visage abattu des deux ministres. Pourtant, il fit preuve d’empathie, chercha à comprendre la raison de leur détresse, et leur proposa d’interpréter leurs rêves pour les soulager ; ce fut la clé qui ouvra la voie à sa délivrance et son élévation. Si Joseph ne les avait pas questionnés, ils ne se seraient probablement jamais confiés à lui, et cette opportunité de liberté aurait été manquée.
Nous avons souvent tendance à regarder notre propre nombril, sans trop nous soucier de notre entourage. Pourtant, l’attention qu’on porte aux autres est capitale. Un peu d’attention et un mot gentil à une personne déprimée peut changer sa journée. Il vaut mieux montrer la blancheur de ses dents à son ami (i.e. un sourire) que de lui donner à boire du lait (Ketoubot 111b). C’est la leçon de Joseph : malgré nos propres soucis, nous devons garder en toutes circonstances un peu d’énergie pour être sensibles aux préoccupations d’autrui, et ne pas hésiter à distribuer sourires et encouragements.
Une histoire
Sarah souffre d’une terrible migraine. Elle va voir le rabbin et lui demande s’il peut faire quelque chose. Ce dernier, toujours prêt à dispenser encouragements et conseils, l’écoute attentivement pendant qu’elle s’étend, avec moult soupirs et pleurs, non seulement sur sa migraine, mais aussi sur ses problèmes conjugaux, les mauvais résultats de ses enfants à l’école, ses problèmes d’estomac, le coût de la vie qui augmente sans cesse, etc.
Au bout de deux heures, elle se sent mieux et déclare ; « Rabbi, je crois que votre sainte présence m’a guérie. La migraine est partie ! »
Et le rabbin : « Non Sarah, elle n’est pas partie, elle est passée chez moi »