Servir D.ieu avec sa sensibilité
(16:22) : « N’érige pas de « Matseva » pour toi, chose odieuse à l’Éternel, ton D.ieu. »
Selon Rachi, une « Matseva » est une pierre dressée pour y offrir des sacrifices ; nos Patriarches offraient des sacrifices sur de telles pierres, mais elles furent ensuite interdites car les Cananéens les utilisaient pour leur culte idolâtre, et seuls les autels composés de plusieurs pierres (« Mizbea’h ») furent désormais autorisés.
Selon Rav Kook, la Matseva – pierre unique – symbolise une approche unique du service divin. Ainsi, nos Patriarches servaient D.ieu chacun à sa façon : Abraham mettait l’accent sur la bonté, Isaac sur la rigueur, Jacob sur la vérité, et leurs disciples se mettaient dans leurs pas.
Le Mizbea’h – autel formé de plusieurs pierres – symbolise la multiplicité et l’unité des voies d’accès au service divin. Une fois la Torah donnée, la Hala’ha – la loi juive, qui a été codifiée au fil des générations – constitue un tronc commun incontournable auquel nous devons nous rattacher ; chacun peut ensuite mener sa recherche spirituelle selon ses capacités, ses goûts et sa sensibilité : étude du Tana’h, de la Hala’ha, du Talmud, du Midrach, des textes plus ésotériques, etc. Ces diverses tendances s’enrichissent mutuellement, comme une symphonie est la résultante d’une grande variété d’instruments jouant sur le même thème, garant de l’unité.
On trouve une allusion à ces multiples facettes de la Torah dans le verset de la Genèse (2:9) : «… et l’Arbre de Vie était au centre du jardin… » L’arbre de vie est le symbole de la Torah. Il était placé au centre du jardin d’Eden de manière à pouvoir être accessible de toutes les directions.