Le mot du Rabbin : Paracha Réé

L’impact d’un individu

(11:26) : « REGARDE, je présente devant VOUS aujourd’hui la bénédiction et la malédiction. »

Les commentateurs s’interrogent sur le changement de genre : Moïse commence par s’adresser à un individu (« Regarde »), puis passe au pluriel (« devant vous »).

Selon le Keli Yakar, la Torah veut nous signifier qu’un seul individu peut avoir un impact sur le monde entier, comme l’enseigne le Talmud (Kiddouchin 40b) : chacun doit considérer que lui-même, comme le monde entier, a autant de mérites que de torts, et qu’une seule de ses actions peut faire basculer le jugement du monde dans un sens ou dans l’autre.

Nos actions peuvent parfois avoir un fort impact sur la collectivité, comme l’illustre la parabole du passager d’un bateau qui décide de percer un trou dans sa cabine : sommé d’arrêter, il proteste : il a payé son billet et peut faire ce qu’il veut dans sa cabine privée !

La Torah nous sensibilise à ce message dès le début de la Genèse : la faute d’Adam et Eve a eu des conséquences dramatiques pour l’humanité (Genèse 3:16-19) : nous sommes devenus mortels, l’homme doit gagner son pain à la sueur de son front et la femme porter ses enfants dans la douleur.

Un sage qui écoutait quelqu’un s’étonner de l’impact catastrophique qu’ont pu avoir les actions d’un homme dans l’histoire (Hitler, Staline, …) répondit : si un seul homme a pu avoir un tel impact négatif sur le monde, alors, il apparaîtra un jour un homme dont l’impact sera aussi grand, mais pour le bien.

Ne laissons jamais passer l’opportunité de faire une « bonne action », même si elle paraît minime ; elle pourrait avoir des conséquences que nous ne pouvons pas imaginer.

Une histoire vraie

L’histoire de Sol Werdiger, chef d’entreprise américain, est devenue virale. En 2016, il reçut la visite de l’ambassadeur de Corée du Sud à l’ONU qui lui expliqua que sa fille venait de faire un stage dans son entreprise et avait été très impressionnée par l’atmosphère et l’éthique qu’elle avait constatées : la prière quotidienne de Min’ha, le respect du Chabbat, l’accueil réservé aux solliciteurs qui repartaient avec un chèque de Tsedaka, et bien entendu la considération et le respect avec lesquels elle avait été traitée.

Il avoua qu’il avait toujours cru aux stéréotypes négatifs sur les juifs et Israël, mais que le stage de sa fille lui avait fait changer d’avis. Et il conclut : «  Comme vous le savez, j’ai un droit de vote à l’ONU, et je m’abstiens désormais de voter toute résolution contre Israël ; tout récemment, j’ai pu ainsi empêcher une de ces résolutions de passer. »

Chabbat Chalom