Le mot du Rabbin : Paracha Dévarim

Ce Chabbat tombe Ticha beAv (9 Av), date de la destruction du Temple de Jérusalem par les Romains.

Selon le Talmud (Guittin 55-56), le Temple fut détruit à cause de Kamtsa et Bar Kamtsa. Un homme, ami de Kamtsa mais ennemi de Bar Kamtsa, organisa un banquet. Le messager qu’il envoya pour inviter Kamtsa invita par erreur Bar Kamtsa. Lorsque ce dernier arriva, l’hôte lui enjoignit de partir. Bar Kamtsa proposa successivement de payer sa part, puis la moitié, puis la totalité du coût du banquet pour pouvoir rester, sans succès : il fut jeté dehors. Plusieurs rabbins présents restèrent silencieux. Indigné de leur indifférence, Bar Kamtsa alla à Rome et dénonça les juifs comme rebelles, déclenchant une série d’événements qui conduisirent à la destruction du Temple.

Le Talmud semble attribuer à Kamtsa une part de responsabilité. Selon le Ben Ish ‘Haï, Kamtsa était également présent au banquet, mais n’a rien fait pour essayer de raisonner l’hôte et éviter l’humiliation de Bar Kamtsa (dont certains disent même qu’il était son fils !) C’est cette indifférence et son inaction, comme celle des rabbins présents, que le Talmud lui reproche implicitement.

Il semblerait donc que l’indifférence et la passivité furent la cause de la destruction du Temple. Cela éclaire un commentaire du Talmud (Yoma 9b) selon lequel la destruction du Temple fut causée par la « haine gratuite ». En fait, la haine gratuite (« Sinhat ‘Hinam » en Hébreu) ne désigne pas seulement une haine active et manifeste, comme celle de l’hôte envers Bar Kamtsa ; elle recouvre également l’indifférence et l’insensibilité comme on l’apprend de Léa dont la Torah dit qu’elle était « haïe » (Genèse 29:31), c’est-à-dire, selon les commentateurs, pas réellement haïe, mais juste un peu négligée par Jacob.

La haine gratuite dont parle le Talmud inclut aussi bien la haine virulente à l’encontre de Bar Kamtsa que l’indifférence et l’insensibilité dont firent preuve les convives au banquet.

Le Temple ne sera reconstruit que lorsque nous remplacerons la haine gratuite par l’amour gratuit.

Une histoire

Un homme est sur son lit de mort, sa femme à son chevet.

D’une voix à peine audible, il demande à sa femme de s’approcher : « S’il te plait, écoute ma dernière volonté. »

Et la femme, attentive : « Mais bien sûr mon chéri. »

« Six mois après ma mort, je voudrais que tu épouses Bob. »

« Bob ! » s’exclame sa femme, « mais je pensais que tu le détestais ! »

Et l’homme, dans son dernier souffle : « Oui, justement. »

1 réflexion au sujet de « Le mot du Rabbin : Paracha Dévarim »

  1. Bar Kamtsa se rendit auprès de l’empereur romain pour lui dire  » les juifs se révoltent contre ton pouvoir « . Pour appuyer son argument, il incita l’empereur à envoyer un sacrifice à faire en son honneur que les juifs le refuseront, et ainsi constater la veracité de ses propos.

    Il se présenta au temple avec une veau qu’en chemin il blessa à l’œil (d’autres disent à la bouche, (parce que les rabbins présents au banquet auraient tout vu et rien dit).

    Le sacrifice fut refusé (car non cacher selon la loi juive), cette action considérée comme une révolte … et le temple fut détruit.

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