Le mot du Rabbin : Paracha Béhaalote’ha

La prière pour la guérison

(12:1) : « Myriam et Aaron médirent de Moïse, à cause de la femme éthiopienne qu’il avait épousée,… » Selon Rachi, Myriam est allée voir Aaron pour l’informer que Moïse s’était séparé de sa femme Tsipora, et ils commencèrent à le critiquer. Comme Myriam parla la première, D.ieu l’affligea de Tsaraat (12:10), une maladie de peau qui, à l’époque biblique, frappait les personnes coupables de médisance.

Moïse supplie D.ieu de la guérir (12:13) : « Moïse implora l’Éternel en disant: ‘Seigneur ! Guéris-la, de grâce !’ »

Nos Sages apprennent de la prière de Moïse – qui ne cite pas le nom de sa sœur – que lorsque nous sommes aux côtés d’un malade, nous ne devons pas mentionner son nom lorsqu’on prie pour sa guérison.

Par contre, selon le Talmud (Chabbat 66b), lorsqu’on prie en dehors de sa présence), on doit mentionner son nom ainsi que celui de sa mère : « Un(e) Tel(le) – fils ou fille – d’Une telle ».

Nos Sages donnent trois raisons : (i) Selon le Zohar, on est toujours sûr de l’identité de la mère, mais pas forcément de celle du père ; (ii) Selon le Ben Ish’Haï, les femmes sont plus à même de faire bénéficier leurs enfants de leurs mérites, car, étant soumises à moins d’obligations (comme d’étudier la Torah, par exemple), elles sont moins susceptibles de transgressions ; (iii) les femmes ont plus souffert que les hommes pour leurs enfants (elles les ont portés, accouchés, élevés, …), elles ont donc un lien plus fort avec eux, et le mérite de leurs souffrances passées permettra à leurs prières d’être mieux acceptées.

En revanche, lorsqu’un homme est appelé pour monter à la Torah, on mentionne le nom de son père : « Un tel fils d’Un tel » ; et lorsqu’on rappelle le souvenir d’un défunt (Yartseit, Hazkara), les usages varient : certain mentionnent le nom du père, d’autres le nom de la mère.

Une histoire

Un Chabbat, à la synagogue, on fait monter un visiteur à la Torah. A l’issue de la lecture, il demande une bénédiction pour la bonne marche de ses affaires.

Le Gabaï lui demande son nom, et il répond : « Sarah fils de David. »

Le Gabaï répète : « Je vous ai demandé votre nom ! »

« Je vous l’ai dit : Sarah fils de David ! »

Le Gabaï, agacé : « Mais comment pouvez-vous vous appeler Sarah ?! »

« J’ai eu quelques problèmes récemment, et j’ai tout mis au nom de ma femme ».