Le mot de Rabbin : Paracha Nasso

Un pont étroit

La Paracha de la semaine est la plus longue de la Torah (176 versets), symbolisant peut-être le « sommet spirituel » de Chavouot qui tombe toujours la même semaine. Elle est composée d’un patchwork de sujets variés qui semblent avoir peu de liens les uns avec les autres.

Le rabbin Chanoch Yeres (psychologue contemporain) attire notre attention sur deux sujets révélant des comportements extrêmes, qui se suivent. D’un côté, la Sotah, une femme dont le comportement hédoniste, et le rejet de toute contrainte, donne à son mari de bonnes raisons de la soupçonner d’adultère. De l’autre, au contraire, le Nazir qui recherche la sainteté en s’imposant une discipline de fer, en se privant de vin et en s’interdisant tout contact avec l’impureté.

Ainsi la Sotah symbolise la recherche du plaisir, alors que le Nazir, au contraire, en symbolise la négation.

Selon Rabbi Yeres, la Torah juxtapose ces deux épisodes pour nous alerter sur le danger des extrêmes et nous inciter à choisir un juste milieu, la voie étroite entre les tentations extrémistes, mais qu’il ne faut pas hésiter à emprunter, comme l’a immortalisé une chanson très populaire en Israël : « Kol Haolam Koulo Gesher Tsar Méod » : « Le monde entier est un pont étroit, l’important est de ne pas avoir peur. »

Un des grands principes du Rambam est de garder un juste milieu (la « voie médiane ») dans tous les domaines afin de s’épanouir.

Souvent l’atteinte d’un sommet passe par une voie étroite, dans le domaine spirituel comme en alpinisme. Ceux qui ont gravi le Mont Blanc ont souvenir de l’arête sommitale, entre deux précipices, où il est préférable de ne pas avoir peur pour atteindre le sommet sain et sauf.