Le mot du Rabbin : Paracha Bé’houkotaï

Etudier pour se transformer

(26:3-4) : « Si vous vous conduisez selon Mes lois, si vous gardez Mes préceptes et les exécutez, Je vous donnerai les pluies en leur saison, et la terre livrera son produit, et l’arbre du champ donnera son fruit. »

Ces trois conditions : (i) se conduire selon Ses lois ; (ii) garder Ses préceptes ; (iii) les exécuter, semblent redondantes. Selon Rachi, elles correspondent à (i) peiner dans l’étude de la Torah, (ii) avec l’intention de pratiquer, (iii) puis effectivement pratiquer les Mitsvot comme il se doit.

La Torah nous met ici en garde contre une étude qui serait purement intellectuelle, sans intention de l’appliquer dans la vie quotidienne.

Un élève très studieux annonçait fièrement à son Rav qu’il avait « traversé » (i.e. étudié) tout le Talmud. Le Rav lui répondit : « Mais est-ce que le Talmud t’a traversé ? »

Ce principe concerne les Mitsvot « techniques », comme les lois de Chabbat ou de la kasherout, mais aussi celles qui gouvernent notre comportement envers notre prochain, et nous enjoignent de perfectionner notre caractère : contrôler l’orgueil, la colère, la jalousie,… ; développer la positivité,  la bienveillance, la générosité,…

L’auteur du Sfat Emet, voit une application de ce principe dans une des bénédictions du matin (Birkat HaTorah) : « Rends agréable (והערב), ô Eternel notre D.ieu, les paroles de Ta Torah dans notre bouche… »  Il souligne que la racine du mot « Véhaharev », ערב, a aussi le sens de « mélanger » : tous les matins, nous demandons à D.ieu de « mélanger » la Thora que nous étudions à notre essence, pour la vivre au quotidien.

C’est cette qualité poussée à l’extrême qui fait la différence entre deux érudits .

Une histoire vraie

Lors de l’oraison funèbre du ‘Hafetz ‘Haïm, géant de la Torah décédé un peu avant la seconde guerre mondiale, le Rav Elh’anan Wasserman raconta :

Lorsque le ‘Hafetz ‘Haïm avait quatre ans, il passait avec des amis devant un commerçant quand un plateau de pommes se renversa, éparpillant les fruits sur le sol. Les enfants se dépêchèrent de dérober quelques pommes, puis s’enfuirent à toutes jambes.

Quelque temps après, les enfants apprirent à l’école l’interdiction du vol et l’obligation de restituer l’objet volé. Immédiatement, le ‘Hafets ‘Haïm demanda une pièce à ses parents, et alla acheter quelques pommes chez ce commerçant. Dès que ce dernier eut le dos tourné, il remit les pommes sur l’étalage et s’enfuit en courant.

Dès son plus jeune âge, le ‘Hafetz ‘Haïm avait tout compris de l’étude de la Torah !