La majeure partie de la Paracha est consacrée à une étrange maladie de peau qui était causée, selon le Talmud (Ara’hin 16a), par le « Lachon Hara », c’est à dire la médisance, le dénigrement, les commérages, etc.
Le Lachon Hara est une faute grave et très répandue, un véritable poison social source de discorde, de disputes et de grandes pertes de temps et d’énergie.
Selon le Talmud (Ara’hin 15b), l’antidote au Lachon Hara est l’humilité et l’étude de la Torah (pour les érudits). L’humilité, on comprend : souvent le Lachon Hara vient d’un sentiment d’orgueil qui conduit à mépriser les autres et à les critiquer.
Le Rav Matityahu Salomon offre un éclairage original : L’homme étant un être social, il a besoin d’échanger et de partager avec autrui. Souvent, lorsqu’on rencontre quelqu’un, on satisfait ce besoin en colportant les derniers potins. Celui qui est plongé dans l’étude de la Torah aura toujours l’esprit occupé par des nouveautés – des « ‘Hidouschim » – qu’il brûlera d’envie de partager avec d’autres, reléguant au second plan les autres informations qui n’ont pas grand intérêt pour lui ; il aura donc une tendance naturelle à parler de Torah.
Parfois, la prise de conscience des dégâts qu’on a causés, ou qu’on aurait pu causer, est aussi un antidote efficace.
Une histoire vraie
Deux jeunes filles sont dans un bus et échangent les derniers potins, notamment le mariage prochain d’une de leurs amies communes : «C’est incroyable, tu as vu avec qui Sarah va se marier, David X. ».
« Oui, le pauvre, je me demande comment elle a pu choisir un garçon avec tellement de problèmes»
S’ensuit un échange animé sur les défauts du pauvre David, la mauvaise réputation de sa famille, et la vie d’enfer qui attend Sarah.
A un moment, une femme, qui était assise derrière nos deux amies se lève, l’air grave : « Excusez-moi, mais votre conversation a attiré mon attention quand vous avez parlé de Sarah et de David, car je suis la tante de Sarah. Je suis stupéfaite de ce que j’ai entendu sur David et sa famille. Je vais immédiatement appeler ma nièce pour l’exhorter à rompre ses fiançailles ! »
Les deux jeunes filles, toutes rouges, se mettent à balbutier : « Non, ne faites pas ça ! Ce ne sont que des bruits qui courent, et nous avons exagéré ; ne faites pas rompre les fiançailles à cause de nous ! »
Alors que le bus s’arrête, la femme lance en sortant : « Je ne suis pas la tante de Sarah, mais j’aurais pu l’être ! »