Le mot du Rabbin : Paracha Vayakhel

De la vaisselle jetable sur la table de Chabbat ?

« Mais au septième jour, vous aurez une solennité sainte. » (Chémot 35, 5)

A nouveau dans notre paracha, D. nous demande d’observer la sainteté du 7éme jour de la semaine (juive) : le chabbat. En tout, la Torah répétera à 8 reprises l’obligation d’observer le Chabat. C’est dire l’importance que cela revêt dans notre tradition.

Nous devons exploiter chaque minute du jour saint pour en faire un repos véritable. En fait, Il s’agit de se soustraire totalement à notre joug profane, d’ôter nos vêtements de la semaine pour revêtir une parure royale.

Le Saint béni soit-Il, Maître et Juge du monde, n’exige pas de l’homme ce qui dépasse ses potentialités. Le Chabbat, nous sommes donc en mesure d’élever l’atmosphère régnant dans notre foyer et, même si nous le faisons dans une petite mesure, notre Chabbat aura déjà une autre dimension. Notre âme se délectera alors de cet avant-goût du monde à venir.

Une question intéressante, posée par un couple, fut soumise à un éminent rabbin en Israël le Rav ‘Haïm Kanievsky au sujet de la vaisselle à utiliser le Chabbat. Le mari affirma qu’ils utilisaient beaucoup de vaisselle durant ce jour et qu’il serait difficile à son épouse de les laver, aussi préférait-il qu’on en utilise de la jetable. De cette manière, on pouvait facilement la jeter à la poubelle avec les déchets, dans la nappe, elle aussi jetable. Quant à sa femme, elle expliqua que même si cela lui simplifierait certes le travail et contribuerait même, peut-être, à sa délectation du Chabbat, elle craignait que cela ne porte atteinte à l’honneur dû à ce jour. Pourquoi ne pas l’honorer par les plus beaux ustensiles, comme quand on reçoit un invité de marque ?

Le Sage leur répondit par une autre question, qui avait déjà été posée à son oncle, l’auteur du livre ‘Hazon Ich. De nombreuses personnes ont l’habitude d’honorer le Chabbat en portant une belle cravate. Une fois, un jeune homme se rendit auprès de ce dernier pour lui faire part de sa grande difficulté à la mettre en été, parce qu’il transpirait beaucoup. Il lui demanda s’il pouvait ne pas porter de cravate ou si cela serait considéré comme un mépris du jour saint. Le sage lui répondit : « S’il n’y a pas de jouissance, il n’y a pas non plus d’honneur. » Autrement dit si ce jeune homme ne retirait aucun plaisir du port de la cravate, cela n’honorait pas le Chabbat.

D’après cela, on peut répondre que du fait qu’il est très difficile de laver beaucoup de vaisselle, l’utilisation de la jetable ne représente pas un déshonneur du jour saint.

Telles sont les considérations qu’il convient de prendre en compte pour déterminer la meilleure façon de réaliser son chabbat.