C’est à travers l’histoire de Yitro, beau-père de Moché qui se convertit au judaïsme relaté dans notre section, que le problème de la motivation des « conversions » au judaïsme est posé. En effet, le texte dit
« Et Yitro, prêtre de Midian, beau-père de Moché entendit tout ce que D.ieu avait fait pour Moché et Israël son peuple, lorsque Hachem avait fait sortir Israël de l’Égypte. » (Exode 18,1)
Et Yitro se réjouit de tout le bien que Hachem avait fait à Israël… Et il dit: « Béni est Hachem qui vous a sauvés. » (Exode 18,9)
Sa « conversion » est explicitement indiquée au verset 11: « Maintenant je reconnais que Hachem est plus grand que tous les dieux… »
Pendant quarante ans, Yitro et Moché parlaient « théologie ». Mais il a fallu les évènements de la sortie d’Égypte pour que Yitro comprenne que D.ieu est non seulement le Créateur du monde (Eloquim) mais aussi Providence de l’histoire d’Israël (Hachem). Cet enseignement sert de critère aux juges des tribunaux rabbiniques pour évaluer la nature de la motivation des postulants à la conversion à la religion du peuple d’Israël. La croyance en l’existence de D.ieu ne suffit pas. Elle peut être vécue dans l’ambiance de la religion propre au peuple où le postulant est né, sous condition d’avoir répudié toute idolâtrie. Il s’agit en fait d’une « naturalisation » au peuple d’Israël. L’histoire de Yitro, et plus encore celle de Ruth (lue le jour de Chavouot), en font foi : « Ton peuple sera mon peuple, et ton D.ieu sera mon D.ieu. » c’est intentionnellement que l’ordre des fidélités est ainsi formulé. C’est pourquoi les dayanim (les juges) vérifient s’il s’agit bien, en premier lieu, d’une adhésion à l’histoire du peuple d’Israël. C’est ensuite seulement que le postulant aborde la question : Qui est le D.ieu d’Israël ?
Court, précis et instructif.
Shabbat shalom