Le mot de Rabbin : Paracha Miketz

Quoi de mieux que la fête de Hanouca pour inaugurer une nouvelle rubrique dans le mail Hebdo : Le mot du rabbin !

En effet, Hanouca se traduit de plusieurs façons. L’une des traductions est « inauguration ». Nous inaugurons donc cette rubrique qui régulièrement permettra de partager  un petit mot, une petite réflexion sur un thème du moment. 

La section que nous lirons dans les rouleaux de la torah ce samedi relate la rencontre de Yossef, enfant chéri du patriarche Yaacov, avec ses frères descendus en Egypte pour acheter de la nourriture.

« Yossef vit ses frères, il les reconnut, mais il se rendit étranger vis-à-vis d’eux…Il leur parla durement ». Yossef se comporte très sévèrement avec ses frères qu’il n’a pas vus depuis vingt-deux ans. Au lieu de se dévoiler à ses frères, il les accuse d’être des espions.

 Pourquoi Yossef agit-il de cette façon ?

En fait, à l’instar de D.ieu qui, aimant ses créatures choisit de leur faire prendre conscience de leurs errements à travers les événements qui surviennent dans leur vie, la stratégie de Yossef consiste à entrainer une reconsidération des sentiments de ses frères à son égard tout en préservant l’unité familiale. Non, il n’est pas une personne débordante d’ambition désireuse de les écraser, mais il les aide à évoluer. Voyons cela.

 Vingt-deux ans auparavant, les frères de Yossef l’avaient laissé pour mort dans un puits profond. En retour, Yossef les emprisonne trois jours durant. Au bout du troisième jour il libère les frères mais maintien en détention uniquement Simon. Il exige des autres de faire descendre en Egypte le petit dernier, Benjamin, resté au pays de Canaan près du père, pour attester de leur bonne foi.

Etonnés et inquiets de la situation, les frères de Yossef s’exclamèrent:

« Nous sommes fautifs « Hatanou » nous avons fauté à l’égard de notre frère. Nous avons vu la souffrance de son âme lorsqu’il nous a suppliés et nous ne l’avons pas écouté. C’est pour cela que ce malheur s’abat sur nous. » Ruben prit la parole et leur dit : « Je vous avais bien dit de ne pas pêcher envers l’enfant et vous n’avez pas écouté, c’est pourquoi son sang est réclamé. »

Yossef constate une prise de conscience chez ses frères. Cependant dans leur discours les frères ont employé le terme « Hatanou » (nous avons fauté). Ce terme est normalement employé dans le cas d’une faute commise involontairement. Signe que les frères n’ont pas encore pris conscience de leur erreur. Il faut donc qu’il continue à les faire évoluer.

Yossef ordonne donc de mettre en cachette sa coupe d’argent dans le sac de Benjamin. Ainsi il prétexte que Benjamin est un voleur et veut le retenir en Egypte. Benjamin est au même titre que Yossef leur demi-frère. Aussi il veut savoir si ses frères se résignent à laisser Benjamin en Egypte ou au contraire feront-ils tout pour le ramener chez leur père Jacob. Mais refusant d’abandonner Benjamin à son sort, les frères prouveront qu’ils s’étaient repentis de leur faute. Yossef peut alors se dévoiler à eux. Les frères ont finalement perçu que les rêves de Yossef étaient des prophéties divines et non pas les fantasmes d’un homme assoiffé de pouvoir. Sa sagesse a permis de réunir la maison de Jacob.

A l’image de Yossef, c’est seulement en faisant preuve de psychologie et pédagogie, que l’on réussira à aider son prochain à reconnaitre ses errements passés. Il sera ensuite bien plus facile pour lui de les corriger.